Cybersécurité - La 10ème édition du Forum International de la Cybersécurité à Lille accueille les ministres en charge de l'Intérieur, des Armées et du Numérique

Mis à jour le 26/01/2018
Cybersécurité - La 10ème édition du Forum International de la Cybersécurité à Lille accueille les ministres en charge de l'Intérieur, des Armées et du Numérique

Gérard Collomb, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, Florence Parly, ministre des Armées, et Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique, se sont rendus à Lille les 23 et 24 janvier 2018 à l’occasion de la 10ème édition du Forum International de la Cybersécurité (FIC) à Lille Grand Palais.

Depuis 2007, cet événement est organisé par la Gendarmerie (pour le ministère de l’Intérieur), la région Hauts-de-France, et les sociétés Euratechnologies et la Compagnie Européenne d'Intelligence Stratégique (CEIS). Il est devenu une référence dans le domaine de la cybersécurité et a rassemblé durant les deux jours de cette édition, près de 10 000 experts et décideurs français et étrangers, acteurs publics et privés du secteur. 

Venue du Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb au Forum International de la Cybersécurité

Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord, a accueilli le mardi 23 janvier 2018 Gérard Collomb, ministre d’État, ministre de l’Intérieur à Lille Grand Palais.

En présence de Xavier Bertrand, président du conseil régional Hauts-de-France et Christian Rodriguez, général de corps d’armée et major général de la gendarmerie nationale, ainsi que de Julian King, commissaire européen à la sécurité, Gérard Collomb a conclu la cérémonie d’inauguration du forum par un discours sur l’importance, de plus en plus grande, des questions de cybersécurité dans la protection de la population française.

Un domaine dans lequel la France doit encore renforcer son efficacité, estime Gérard Collomb : « Les moyens sont encore trop peu nombreux face à une menace en croissance constante, et trop éparpillés entre les différents services, ce qui dilue l'efficacité ». Le ministre a annoncé une série de mesures visant à renforcer les capacités de défense du pays. D’abord en réalisant une cartographie des ressources d’ici cet été pour améliorer l’efficacité de ses moyens d’action dans le domaine : il a promis un « renforcement des capacités au niveau national » de cybersécurité, aujourd'hui partagées entre l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI), le ministère de l'Intérieur et celui des Armées.

Il a également annoncé que, parmi les 10 000 policiers et gendarmes que le gouvernement projette de recruter jusqu’à la fin du mandat en cours, 800 postes seront consacrés à la cybersécurité. Des renforts en prévision des nouveaux dangers : vol de données personnelles, fraude à la carte bancaire, blocage des télécommunications… « L'insécurité de demain sera aussi et avant tout numérique », a ainsi déclaré le ministre. « Face à cette menace diffuse, réticulaire, qui peut s'immiscer dans chaque smartphone, l'action institutionnelle ne saurait suffire », d’où la nécessité de « sensibiliser les publics scolaires et les entreprises ». Gérard Collomb a, enfin, insisté sur la nécessité de faire de la cybersécurité une priorité européenne, en renforçant notamment l’agence ENISA, qui ne compte qu’une centaine de collaborateurs.

Le ministre de l’Intérieur, accompagné du préfet, a ensuite déambulé entre les stands présents sur le site. Ils ont rencontré plusieurs acteurs importants du domaine : des organismes publics, avec le stand du ministère de l’Intérieur et celui de l’Imprimerie Nationale, mais aussi privés, comme les représentants de l’opérateur Orange ou ceux d’Enedis.

La visite du ministre de l’Intérieur au FIC s’est achevée par deux réunions bilatérales, auxquelles a participé le préfet. La première a eu lieu avec Jan Jambon, ministre belge de l’Intérieur. La seconde avec Julian King, commissaire européen à la sécurité.

     

Florence Parly au 10e Forum International de la Cybersécurité

Florence Parly, ministre des Armées, est arrivée au Grand Palais de Lille à 14h30, accueillie par Jean-Christophe Bouvier, préfet délégué pour la défense et la sécurité auprès du préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord. Dès son arrivée, la ministre s’est entretenue bilatéralement avec le ministre estonien de la Défense, Juri Luik.

Puis, elle s’est rendue sur l’espace du salon, et principalement sur le stand du ministère des Armées, partenaire de l’événement depuis sa naissance, afin de souligner l’importance croissante de la lutte contre les cyberattaques au sein du ministère, notamment avec la création en septembre 2017 du commandement de la cyberdéfense. Sur le FIC, le ministère est présent à travers quatre pôles et trois démonstrations, pour présenter leurs missions, leurs spécificités et leurs capacités.

Florence Parly a ensuite ouvert la table ronde organisée sur le thème « Quelle innovation pour la Cybersécurité ? » dans le grand amphithéâtre du Grand Palais. La ministre a insisté sur la nécessité, pour la France, de se renforcer dans le domaine de la cyberdéfense : « La loi de programmation militaire confirmera notre ambition. Le cyber est en son cœur, c’est une de ses priorités. La cyber souveraineté est un enjeu majeur ». Pour ce faire, Florence Parly a annoncé le renforcement des effectifs de militaires spécialisés dans ce domaine avec un millier de postes supplémentaires pour atteindre 4 000 combattants d’ici 2025. Elle s’est également engagée, au nom de l’État, à investir 1,6 milliard d’euros dans la lutte dans l’espace numérique.

Enfin, Madame Parly a suivi Gérard Collomb sur la dimension nécessairement européenne de la cyberdéfense : « Je veux redire la vocation européenne de nos armées. Le cyber ne fait pas exception et nous créerons un noyau européen de cyberdéfense.». Elle a, pour achever sa visite, remis le prix de la PME Petites et moyennes entreprises innovante à la société Sqreen, spécialisée dans la cyberdéfense.

     

Visite de Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique

Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du Numérique, est arrivé sur le salon vers 18h30, mardi 23 janvier 2018, accueilli notamment par le général d’armée Marc Watin-Augouard, fondateur de l’événement. Sur place, le secrétaire d’État a lancé le challenge créé par l’entreprise Sopra Steria et l’ENSIBS, l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Bretagne-Sud : un jeu informatique sur le modèle de l’« Escape Game » et du « Defend the Flag ». Il a également pu échanger avec les participants au challenge.

Le lendemain, mercredi 24 janvier 2018, en marge de son déplacement au FIC, Mounir Mahjoubi a  visité le studio de développement de jeux vidéos « Accidental Queens », basé dans des locaux de la MEL à Tourcoing. « Nous avons besoin de plus de femmes dans le monde du jeu vidéo, c'est par la diversité des profils que la France peut devenir leader sur ce secteur », a-t-il déclaré sur son compte Twitter. 

Il est ensuite revenu au Grand Palais sur le site du FIC pour une déambulation sur les stands. Il est intervenu, en fin de matinée, en séance plénière. Puis il a remis les Labels France Cybersécurité qui récompensent les meilleures entreprises françaises du domaine lors de chaque édition du FIC depuis 2015, et qui s’inscrivent dans le plan Cybersécurité piloté par l’ANSSI. Sur Twitter, le secrétaire d’État a écrit : « La protection des données et la cybersécurité sont une priorité, il faut repenser la protection de nos entreprises et de nos citoyens. Assurer un véritable ordre public numérique c'est garantir la paix ! ».

Mounir Mahjoubi s’est ensuite dirigé vers Euratechnologies, la pépinière d’entreprises de Lille, où il a été accueilli par Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord. Plusieurs interventions ont eu lieu à l’estrade de l’auditorium, une séance de débat conclue par une allocution du secrétaire d’État. La visite s’est achevée par l’inauguration du Centre de Cybersécurité IBM installé sur le site Euratechnologies.