Cérémonie d’hommage aux victimes du génocide arménien de 1915

Mis à jour le 29/04/2019

Ce jeudi 24 avril, Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France, préfet du Nord a participé à la commémoration en hommage aux victimes du génocide arménien de 1915 à Mons-en-Barœul en compagnie de Rudy Elegeest, maire de la ville et de Louisette Lamarche-Galstyan, présidente de l’association Ararat dont la vocation est la promotion de la culture arménienne. La ville de Mons-en-Baroeul est particulièrement symbolique puisqu’elle a érigé, dès 2015, un « khatchkar », littéralement une croix en pierre, au pied de l’église Saint-Jean-Bosco, lieu de recueil pour les victimes arméniennes et leurs descendants installés sur la métropole.

Après un dépôt de gerbes au pied du « khatchkar », le préfet a prononcé un discours face à la communauté arménienne mobilisée pour cet événement. Il est revenu sur l’Histoire de ce génocide que la France a reconnu par la loi du 18 janvier 2001 et en souvenir duquel elle a officiellement instauré une journée nationale de commémoration (le 24 avril) en février 2019.

Le 24 avril 1915 débute la rafle et le génocide des Arméniens dans l’Empire ottoman. Entrés en guerre aux côtés de l’Allemagne et de l’Italie en 1914, les Ottomans font face aux Russes notamment dans le Caucase.

Dès février 1915, le gouvernement dénonce les Arméniens comme cinquième colonne russe et élabore un plan d ‘éloignement des populations arméniennes dont les visées génocidaires sont clairement établies.

Au total, sur une population arménienne estimée entre 1,7 million et 2,1 millions de personnes à la veille du génocide, seuls survivent 300 000 personnes sauvées par l’avancée russe, et un nombre, mal estimé, qui a été sauvé par la population ou les fonctionnaires locaux. Le nombre de victimes varie selon les estimations de 600 000 à 1,5 million. Le préfet a tenu à rendre hommage également aux officiers de la marine française, Gabriel Darrieus, Louis Dartige et Louis Pivet, qui sauvèrent, en septembre 2015, 4000 arméniens qui avaient pris les armes contre les troupes ottomanes en juillet 1915 sur le Mont Moïse, à proximité d’Antioche.

Le préfet a rappelé que de nombreux arméniens se sont engagés dès 1914 aux côtés de la France dans la Légion étrangère en constituant la Légion arménienne et, dès 1940, dans la Résistance avec le groupe Manouchian.

Enfin, il a évoqué l’importance, « pour nos jeunes générations de l’enseignement et la compréhension de ces événements. Ils sont des leçons pour nos consciences et un appel exigeant à la fraternité. Il s’agit d’un devoir moral envers ceux qui ont perdu la vie dans ce génocide. Il s’agit aussi d’une nécessité pour l’avenir, car la barbarie ne meurt jamais. Elle peut ressurgir si nous baissons la garde, si nous ne faisons pas tout pour perpétuer le souvenir du massacre des innocents ».