Immigration - Une lutte coordonnée et efficace contre les réseaux de passeurs et les embarcations maritimes

Mis à jour le 03/02/2020

Le phénomène des traversées maritimes par petites embarcations, marginal au premier semestre 2018 (78 évènements), a explosé sur l'ensemble de l'année 2019, avec 364 évènements constatés (167 traversées, 120 tentatives et 77 découvertes d'embarcations sur le littoral).

Avec un pic de traversées significatif à l'été 2019, au cours duquel 4 personnes ont perdu la vie, la fréquence des évènements a été conditionnée par les situations météorologiques et par une activité des passeurs soutenue.
Pourtant, la fin d'année 2019 a été marquée par une inversion des courbes, le taux de réussite des tentatives de traversées passant de 62% en 2018 à 46% pour l'année 2019, et à 37% pour le mois de décembre 2019.

Le flux migratoire par vecteur maritime demeure fort en ce début d’année 2020.

En effet, avec 371 personnes ayant tenté ou traversé la Manche depuis le 1er janvier, le nombre d'impliqués a été multiplié par plus de 3 par rapport à la même période de 2019.

Si l'on ne retient que le nombre de personnes ayant réussi la traversée (95 en janvier 2020 contre 51 en janvier 2019), on constate néanmoins que le taux de réussite des tentatives de passage est beaucoup plus faible sur le mois de janvier 2020 (25% contre 48% sur la même période en 219), ce que confirme l'observation du nombre de passages réussis qui demeure stable (6 en janvier 2019 contre 7 cette année).

Cette évolution témoigne de la montée en puissance des dispositifs de lutte contre ce nouveau vecteur utilisé par les réseaux criminels dans leur exploitation de la misère humaine, mis en œuvre dès janvier 2019 et accentués depuis l'automne 2019, à la faveur d'une coopération accrue des différents acteurs tant français que britanniques.

La coopération se traduit par la mise en place de plusieurs actions :
- l’organisation d'une veille renforcée sur le littoral grâce aux surveillances effectuées sur le trait de côte par les réservistes de la gendarmerie nationale déployés depuis octobre ainsi que par les effectifs locaux de la police nationale ;  -l’amélioration significative de la coordination des forces de sécurité intérieure, notamment par la désignation d'un commissaire coordonnateur, entre elles mais également avec les britanniques ;
- la tenue d'un séminaire franco-britannique consacré à la lutte contre la traite des êtres humains par voie maritime les 30 septembre et 1er octobre 2019 ;
- l’acquisition de nouveaux matériels de lutte contre les réseaux de passeurs sur crédits britanniques.

La mise en œuvre de ces mesures a un impact significatif sur le phénomène des small boats, qui apparaît contenu en ce début d’année.

Il convient cependant de  faire preuve de prudence, tant les passeurs ont fait la démonstration de leur capacité d’innovation et d'adaptation.

C’est pourquoi l’objectif demeure d’améliorer constamment les stratégies de lutte contre l’immigration par voie maritime par la mise en place de nouvelles actions :
- l’acquisition d'un nouveau volet de matériels sous financement britannique ;
- la mise en place d’une démarche de coopération tripartite régionale, encouragée par les travaux du dernier Comité franco-britannique sur les migrations, et formalisée à Bruges le 15 janvier dernier au cours d’une rencontre entre la France, la Belgique et la Grande-Bretagne ;
- la recherche de nouveaux moyens de détection, afin de soutenir l’action des forces au sol, telle que l’utilisation d’un drone de haute capacité survolant le trait de côte français et belge afin de détecter, d'une part, la présence de migrants et ainsi éviter les traversées au moyen de petites embarcations et d'autre part, de contribuer au démantèlement de filières de passeurs grâce à la surveillance de l'hinterland (bande de 3kms sur le trait côtier).
- l'association des organisations Europol et Frontex aux démarches via notamment le projet de création d'une JIT - Joint Investigation Team - dédiée à la lutte contre les filières de passeurs par Europol et l’examen du financement éventuel de dispositifs de surveillance passive du littoral par Frontex.

L’ensemble des services de l’État et les forces de sécurité intérieure demeurent entièrement mobilisés pour lutter contre ce phénomène encouragé par les réseaux illégaux de passeurs qui exploitent la détresse des personnes migrantes au prix fort.