Cérémonie - Commémoration du génocide arménien

Mis à jour le 03/05/2021

Camille Tubiana, préfète déléguée pour l’égalité des chances, a présidé ce samedi 24 avril à Mons-en-Baroeul, la cérémonie commémorative du génocide arménien, au monument arménien dit le "Khatchkar".

Cette cérémonie s'est déroulée en présence des autorités civiles et militaires, et des élus locaux, dont Xavier Bertrand, président du Conseil régional Hauts-de-France, de Rudy Elegeest, maire de Mons-en-Baroeul, de Jérôme Pianezza, conseiller municipal de la ville de Lille, et de Tatevik Bazinian-Mournet, présidente de l’association ARARAT, afin de "commémorer la page la plus tragique de l’histoire millénaire du peuple arménien".

Le groupe de chant "Ladaniva" était également présent et composé d'un musicien et d'une chanteuse de la communauté arménienne.

Les autorités ont ensuite procédé au dépôt de gerbes. La cérémonie s'est poursuivie par les prises de paroles des autorités et de l'association présente. Le groupe de musique a ensuite interprété la chanson "Hov arek sarer jan" ("Chère montagne, envoyez moi une brise"), de Komitas Vardapet, chanteuse du groupe. La cérémonie s'est terminée par une minute de silence, le chant de la Marseillaise ainsi que la chanson "Le massacre d'Adana", chanson populaire arménienne, par le groupe Ladaniva.

En 2019, la France a fait du 24 avril une journée de commémoration du génocide arménien pour ne jamais oublier les massacres perpétrés, à partir de 1915, par l’Empire ottoman. Pour mémoire, la cérémonie n’a pu se tenir en raison du contexte sanitaire mais n'a pour autant pas atténué "le souvenir des souffrances endurées".

"Je vous remercie, Monsieur le Maire, Madame la présidente, d’avoir ouvert aux victimes et à leurs descendants un lieu de mémoire et de recueillement, mais aussi de transmission, en érigeant, en 2015, année du centenaire du génocide, cette « khatchkar », cette croix de pierre, dont la réalisation puise aux origines de la culture et de la tradition arménienne."

"Il y a plus d’un siècle, sur fond de conflit mondial, l’Empire Ottoman prétexte des velléités autonomistes arméniennes pour poursuivre son projet de création d’une nation ethniquement homogène. La nuit du 23 au 24 avril 1915, les rafles de 600 intellectuels de Constantinople, poètes, journalistes, médecins, écrivains, savants, prêtres et leur exécution sonne le commencement de l’élimination de la population arménienne. Les femmes, les enfants, les vieillards furent déportés vers les déserts de Mésopotamie et de Syrie. Les conditions extrêmes de cette marche vers nulle part, l’arbitraire des violences et des exécutions n’avaient pour fin que la mise en œuvre de visées génocidaires clairement établies."

En 1916, sur 1 800 000 Arméniens vivant dans l'Empire Ottoman, 600 000 ont été assassinés sur place et autant au cours de leur déportation. Les deux tiers de la population arménienne ont été inexorablement anéantis.

"Le 23 mai 1915, la France, la Grande-Bretagne et la Russie employaient pour la première fois, dans une mise en garde conjointe adressée à l’Empire Ottoman, le terme de « crime contre l’humanité et la civilisation ». La qualification de ces massacres, condition indispensable au travail de deuil et de mémoire, a conduit, en France, à l’adoption de la loi du 29 janvier 2001, dont la sobriété de l’article unique concentre symboliquement notre devoir envers ceux qui ont perdu la vie : « La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915 »."

"En ce jour de commémoration, nous rendons hommage aux morts, aux survivants et à leurs descendants. Nous portons également un message, un message de paix et de fraternité républicaine, un message de respect, de solidarité et de vivre ensemble."