Commémoration – Le préfet commémore les victimes des crimes racistes et antisémites et rend hommage aux Justes de France

Mis à jour le 22/07/2019

Ce dimanche 21 juillet, Michel Lalande, préfet du Nord, s'est rendu au mémorial départemental de la Résistance et de la Déportation à Noble Tour dans le cadre de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux Justes de France. Il était accompagné de Franck Hanoh, adjoint à la maire de Lille et de parlementaires du département du Nord.

Instituée par le décret n° 93-150 du 3 février 1993 et la Loi n° 2000-644 du 10 juillet 2000, cette journée est fixée au 16 juillet, si c'est un dimanche, ou au dimanche suivant. Elle correspond à la date anniversaire des rafles des 16 et 17 juillet 1942, au cours desquelles près de 13 000 personnes furent arrêtées dans Paris et sa banlieue dont plus de 8 000 furent regroupées au Vélodrome d'Hiver (le Vél' d'Hiv) avant d'être déportées.

A cette occasion, le préfet a pu lire le message de Madame Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des armées :

"En cette journée nationale, nous sommes rassemblés pour saluer la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français mais aussi pour rendre hommage aux « Justes de France ». Dans un même mouvement, la Nation se souvient des martyrs et des sauveurs.

La rafle des 16 et 17 juillet 1942 est une blessure qui ne cicatrisera jamais. Les cris des enfants séparés de leurs parents sont loin mais nous les entendons toujours. Les larmes des familles déchirées se sont éloignées mais elles nous émeuvent encore. La tragédie du Vel d’Hiv demeure une plaie vive dans nos mémoires. Assurément, elle est une blessure à l’âme de la France.

La réalité est là : implacable et douloureuse.

Ce jour-là, 13 152 hommes, femmes, enfants ont été raflés. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient Juifs. Où ? Dans les rues de Paris et de sa banlieue. Par qui ? Par des Français sous l’autorité du gouvernement de Vichy, auxiliaire zélé de l’occupant. Ces crimes abjects sont indélébiles.

Arrêtées au petit matin, dans leur appartement, dans leur cage d’escalier, dans leur logement, ces milliers de personnes ont connu l’angoisse et l’attente dans le Vélodrome d’Hiver comme dans les camps de transit et d’internement. Leur voyage vers l’enfer débutait ; leur destination : Auschwitz-Birkenau.

La rafle du Vel d’Hiv n’était pas la première, elle n’était pas la dernière. Elle est devenue le symbole de toutes les autres rafles, le symbole des crimes commis envers les Juifs de France durant la Seconde Guerre mondiale avec la complicité du gouvernement de Vichy. En cette cérémonie du souvenir, nous pensons à tous ceux qui furent pourchassés, arrêtés et déportés pour ce qu’ils étaient. Nous pensons également aux populations tziganes qui ont souffert de la barbarie nazie.

Depuis 1995, notre pays regarde son histoire avec clarté et vérité, et par-delà les alternances politiques maintient le message de Jacques CHIRAC : « La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. »

Alors que les idéaux de la France et de la République étaient bafoués, des femmes et des hommes - des héros anonymes - ont maintenu la flamme de l’honneur et de la dignité. Partout dans notre pays, ils ont bravé le danger pour sauver d’une mort certaine des milliers d’innocents. Ils ont caché des enfants par centaine.

Même au fond de l’abîme, la solidarité et l’attention à son prochain n’avaient pas disparu. Même dans la tragédie, il y eut des Justes, il y eut des flambeaux d’humanité.

Que les Français de notre siècle et que notre jeunesse qui porte nos espérances n’oublient pas le pire. Qu’avec ce souvenir nous soyons capables de produire le meilleur. La fraternité, la tolérance et la dignité humaine n’ont pas de prix. C’est un combat qu’il faut mener sans cesse contre l’ignorance, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme."