Monsieur Bernard Cocqcet, délégué à la cohésion police-population sur Roubaix et Wattrelos

Mis à jour le 19/11/2019

Les délégués à la cohésion police-population (DCPP) interviennent dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) avec l’objectif de faciliter le lien entre la police et la population, notamment en constituant des relais facilement accessibles aux habitants des quartiers.

La fonction a initialement été mise en place en 2008 avec le « plan Espoirs banlieue », puis une seconde fois en 2012 dans le cadre des Zones de Sécurité Prioritaire. Depuis 2010, l'action du délégué à la cohésion police-population est étendue aux seniors.

En janvier 2019, 151 délégués à la cohésion police population sont en poste.

Dans le cadre des mesures du plan de mobilisation nationale pour les habitants des quartiers de 2017, l'objectif de 185 délégués à la cohésion police-population est conforté, ciblant les quartiers de reconquête républicaine (QRR) et les QPV.

Le délégué à la cohésion police-population est un fonctionnaire de police retraité qui a pour mission de favoriser le rapprochement entre la police et la population dans les quartiers identifiés comme prioritaires en termes de sécurité.

Ils visent à l’instauration d’un climat de confiance dans leurs quartiers d’affectation, en personnalisant et en multipliant les contacts auprès de la population, des élus, des bailleurs sociaux, des gardiens d’immeubles, des personnels de l’Éducation nationale, des professions de santé et des associations de riverains.

Monsieur Cocqcet, pouvez-vous nous détailler votre expérience au sein de la police nationale ?

Je suis dans la Police depuis 38 ans. J'ai travaillé 10 ans à Paris et ensuite à Lille, toujours en zones prioritaires et quartiers difficiles. J'étais à la Brigade anti-criminalité ayant pour mission la recherche de la délinquance et l'interpellation en flagrant délit des auteurs de crime et délit.

Pourquoi avoir choisi de devenir délégué à la cohésion police-population ?

J'ai voulu être DCPP pour assurer la mission de rapprochement police-population. Les citoyens ayant besoin d'un interlocuteur privilégié afin de se confier sur les difficultés qu’ils rencontrent.

Sur quels secteurs êtes-vous présent ? Depuis combien de temps ?

Je suis employé sur les secteurs de Roubaix et Wattrelos depuis 3 ans.

Quels sont les quartiers plus particulièrement visés par votre intervention ?

Les quartiers difficiles.

Quelles sont les problématiques majeures et/ou récurrentes ?

L'installation d'économie souterraine dans les quartiers (vente de stupéfiants ou autres) qui amène un climat d'insécurité. Il y a aussi une problématique concernant les différends de voisinages et les nuisances sonores.

Quel est précisément votre travail au titre de votre fonction actuelle ?

J'interviens pour des opérations de prévention auprès des seniors contre les vols par ruse et à la fausse qualité. J'effectue des médiations avec les bailleurs sociaux et les mairies. Je fais remonter les problèmes des citoyens aux différents services de police notamment.

Vous avez aussi rencontré l'association Acti'Jeunes dans le cadre de leur réponse à un appel à projet « rapprochement police-population des QPV et ZSP ». En quoi cela a consisté ? Qu’a proposé l'association ?

Pour ce qui est des opérations auprès de la jeunesse, j'ai rencontré à plusieurs reprises les jeunes de l'association Acti-jeunes de Wattrelos, avec qui nous avons dialogué et répondu à leurs interrogations.

J'ai ainsi pu faire connaître les métiers de la police. Nous mettons par ailleurs en place une action dans les écoles primaires de Wattrelos sur la prévention (piétons, circulation 2 roues, les dangers d'internet…). Cette action aura également pour but de faire connaître le monde de la police aux jeunes.

Comment se passent les relations avec les jeunes, les habitants, les acteurs associatifs et/ou institutionnels des QPV, les instances auxquelles vous participez, les partenaires avec lesquels vous travaillez ?

J'ai de très bonnes relations avec la population, car je prends le temps d’expliquer les choses, mon expérience me donne le recul pour analyser les situations.

J'assure le trait d'union entre la police et la population, les bailleurs sociaux, les mairies et les associations lors des réunions de quartiers. Je travaille plus globalement avec tous les partenaires de la politique de la ville. Je suis, par exemple, présent aux cellules de veille mises en place par les communes.

Monsieur Cocqcet, nous vous remercions d’avoir témoigné sur la mission de délégué à la cohésion police-population, qui, visiblement, fait ses preuves en matière de rapprochement de la police avec les habitants des quartiers.