Citoyenneté - Le service civique comme outil d’intégration républicaine

Mis à jour le 10/09/2018

« Le service civique s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans (jusqu'à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap) désireux de s'engager dans une mission d'intérêt général, généralement au sein d'une association, d'un établissement public où d'une collectivité, et dans l'un des domaines d'action suivants : solidarité, environnement, sport, culture, éducation, santé, intervention d'urgence, mémoire et citoyenneté, aide humanitaire. »

Mais le service civique, parce qu'il ne requiert aucune condition de diplôme, parce qu'il est aussi une expérience originale démontrant d'un engagement et d'une forte motivation chez les volontaires, peut aussi contribuer à l'insertion socio-professionnelle des jeunes.

Ce sont ces considérations qui ont incité la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) du Nord à envisager depuis plusieurs années le déploiement du dispositif en portant un intérêt particulier à la question de son accessibilité pour des publics en difficulté ou bien encore en situation de fragilité et/ou de vulnérabilité. Ainsi le département peut-il s'enorgueillir de compter, parmi les volontaires, 30% de jeunes de niveau scolaire infra-baccalauréat.

C'est avec cette même ambition de positionner ce dispositif comme un outil d'aide à l'intégration, que la DDCS s'est intéressée depuis 2017 à la question de l'accès des jeunes réfugiés au service civique.

Depuis, elle a œuvré à la création d'un 1er réseau de structures partenaires sur 3 arrondissements d'expérimentation : le Douaisis, le Valenciennois et l'arrondissement de Lille. Sur chacun d'eux, une structure appelée tiers de confiance œuvre aux côtés de la DDCS à la construction d'une relation entre les acteurs en charge de l'accompagnement des jeunes réfugiés et des structures locales volontaires pour leur proposer une mission de service civique.

Il s'agit respectivement de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Douai, du STAJ et de la fédération Léo Lagrange.

L'objectif est aussi, pour les tiers de confiance, de contribuer à la modélisation d'une démarche permettant d'envisager la duplication de cette expérimentation.

S'il est encore un peu tôt pour dégager l'ensemble des enseignements utiles, les premiers résultats observés n'en sont pas moins encourageants.

Ainsi, ce sont d'ores et déjà 7 réfugiés qui se sont engagés pour une période moyenne de 10 mois dans une mission d'intérêt général depuis février dernier 2018.

Les avis de ces volontaires, comme ceux des structures qui les accueillent et des 1/3 de confiance, sont positifs.

Plusieurs témoignages, dont ceux repris ci-après, permettent d'en mesurer les principaux aspects.Un bilan plus précis pourra être réalisé une fois terminées les missions de cette première cohorte de réfugiés volontaires.

Témoignages

Farid, 19 ans, afghan, en service civique à la Mission locale de Douai

« Je m'appelle Farid, j'ai 19 ans et je suis afghan. Je suis en Service civique depuis 2 mois à la Mission locale de Douai.

Je suis content parce que je rencontre beaucoup de gens et que j'arrive à mieux parler le Français. J'aime beaucoup ce que je fais. Je vais chercher des informations sur différentes structures (Pôle emploi, MJC, Sécurité sociale…).

Ça va aider d'autres jeunes qui arrivent sur Douai. L'équipe de la Mission locale m'aide beaucoup. Je participe à des forums, je rencontre d'autres jeunes. »

 
     

Ramin, 19 ans, afghan, en service civique à la Maison de l'Europe de Douai

Ramin, 19 ans, de Kundoz, en Afghanistan, souhaite continuer à apprendre le français afin de poursuivre une formation et une carrière en tant que mécanicien. Le football, la course et la musculation comptent au nombre de ses loisirs. En France, il admire la diversité et aussi l'égalité des personnes. Il est reconnaissant de pouvoir participer au programme service civique.Ils sont deux volontaires à participer à un projet visant à mieux valoriser l'histoire de la Maison de l'Europe ainsi que son rôle en tant que la première Maison de l'Europe en France, créée en 1954.Leurs activités au sein de ce projet permettent aux habitants de découvrir et/ou mieux connaître cette histoire ainsi que le contexte de sa création, mais aussi les programmes et actions qui contribuent à la citoyenneté européenne. Ils œuvrent également pour faciliter l'accès des habitants à l'établissement et à ses actions, en particulier auprès d’un public jeune et d’habitants souvent éloignés des questions européennes. Leur premier objectif est de concevoir une exposition et des supports qui relient l'histoire du projet européen au plan local, depuis son commencement jusqu’à nos jours, en montrant l'importance d'une citoyenneté européenne aujourd’hui.

 
     

Safi Abdhulhadi, afghan, 1er volontaire de cette expérimentation, en service civique à la Fédération Léo Lagrange du Nord - Pas-de-Calais

Depuis plusieurs années, des volontaires en service civique participent aux cérémonies du défilé du 14 juillet à Lille.Parmi la quinzaine de jeunes présents cette année figurait Safi Abdhulhadi, accueilli en service civique par la Fédération Léo Lagrange du Nord - Pas-de-Calais, et 1er volontaire de cette expérimentation. Il a vécu cette cérémonie du 14 juillet avec beaucoup d’intérêt, notamment grâce à ses échanges avec des représentants des forces armées - ayant lui-même une expérience militaire dans son pays.

 

En mission jusqu’en juillet, il intervient sur le dispositif « Démocratie courage » qui vise à développer la citoyenneté et contribuer à lutter contre les discriminations, autour de 5 thématiques :

- « Préjugé, quand tu nous tiens ! » sur les préjugés et discriminations racistes,
- « Le Respect, c’est mutuel(le) ! » sur les discriminations sexistes et homophobes,
- « Pour vivre ensemble, faisons un pas ! » sur les violences,
- « Décodons les médias ! » sur l’éducation aux médias,
- « La laïcité, parlons-en ! » sur l’apprentissage de la laïcité.

Ces thématiques ont un écho particulier au regard de la situation en Afghanistan, pays d’origine de Safi.