Administration - Le préfet intervient devant les élèves de l'IRA

Mis à jour le 23/12/2019

Ce jeudi 19 décembre, Michel Lalande, préfet du Nord, est intervenu devant les élèves de l'Institut Régional d'Administration (IRA) de Lille pour y évoquer les grands sujets d'actualité mais également le rôle d'un membre du corps préfectoral. Retour sur l'intervention.

La réforme de l'organisation territoriale

Les champs d’intervention et la place sur le terrain de l’État ont, en une génération, été modifiés par la construction européenne, la décentralisation, la déconcentration et la numérisation. Néanmoins, la population reste attachée à ce qu’est l’État, à ce qu’il incarne, c’est-à-dire : un État de proximité qui protège et qui défend notamment les plus fragiles.

La circulaire du 12 juin 2019 relative à la mise en œuvre de la réforme de l’organisation territoriale de l’État conforte ces objectifs de politiques publiques différenciées et adaptées aux spécificités des territoires tout en intégrant la nécessité d’un État plus intégré et efficient.

Les membres du corps préfectoral du département, en lien avec  les partenaires sociaux et les élus, ont été invités à réfléchir à une nouvelle organisation territoriale de l’État plus proche des citoyens afin d’être en capacité :

- d’adapter les politiques publiques pour lutter contre les fragilités, les fractures territoriales et sociales. Ainsi, la mise en place de nouvelles directions régionales et départementales en charge du service public de l’insertion doit permettre une action plus ciblée en lien avec les collectivités territoriales et opérateurs, envers chacun ; 

- de transformer et réparer les territoires meurtris par la désindustrialisation et qui ont ressenti un abandon, grâce à la territorialisation des politiques publiques, que l’on appelle plus communément la « République contractuelle » à l’image des 40 contrats de ville que connaît la région, le Pacte Sambre-Avesnois-Thiérache, l’ERBM, le contrat du développement du Calaisis ou encore le contrat de développement territorial de l’Amiénois et le futur contrat de plan Etat-Région 2021-2027 ;

- de désenclaver les territoires en travaillant sur les enjeux de mobilités ;

- de développer l’expertise de l’État aux services des territoires et notamment le rôle du sous-préfet territorial. C’est aussi le sens de la création de l’Agence nationale des cohésions des territoires qui veillera à la bonne cohérence des actions menées ;

- c’est aussi un État qui favorise la proximité au travers notamment des Maisons France Services, qui s’articulera avec le réseau de la DGFIP, qui sont des attentes très fortes des élus et départements (44 projets de labellisation en cours) afin d’atteindre une couverture géographique, complète, d’ici à 2022.

Mais pour que ces politiques publiques soient efficaces, il faut aussi repenser l’État dans sa capacité à :

- innover car la révolution numérique, facteur de productivité essentielle, est une opportunité qui simplifie aussi la relation avec les usagers ;

- communiquer et évaluer.

En effet, trop souvent le citoyen ne perçoit pas bien l’action de l’État. En ce sens, l’évaluation des « objets de la vie quotidienne», est un objectif et enjeu de visibilité de mise en œuvre des politiques publiques et sur lesquelles les citoyens attendent de la part de l’État, mais aussi des autres acteurs, des résultats concrets.

Le  Brexit 

La région des Hauts-de-France possède une façade maritime d’exception. Saisir l'opportunité du Brexit pour définir une stratégie touristique, industrielle, commerciale et environnementale constitue l'un des enjeux forts posé à notre territoire par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

En lien avec tous les acteurs concernés : Douanes, DDPP, les ports, les chambres consulaires... Le Brexit est préparé dans la région depuis maintenant 2 ans.

Avec la mise en place d’une délégation au développement de l’Axe Nord, l'ambition est de saisir l'opportunité de mettre en place une frontière numérique, moderne, adaptée et facilitatrice des échanges.

Les grands enjeux régionaux

D'autres grands projets sont en cours et seront concrétisés dans les prochaines années :

- la construction du canal Seine Nord en y associant les territoires et notamment la vallée de la Seine et le Grand Est ;

- l'impulsion des politiques de report modal et fluvial, ferroviaire et de régulation du trafic routier, car ce sont aussi ces orientations qui permettent de s’engager vers la transition écologique tout en restant compétitif. L'objectif est de multiplier par 4 le transport ferroviaire à l’horizon 2030 et de doubler le trafic d’ores et déjà sur le canal de Dunkerque à l’Escaut d’ici la construction du canal Seine Nord.

En conclusion, le préfet a tenu à rappeler à ces futurs fonctionnaires qu'ils devront répondre, tout au long de leur carrière, à 3 exigences principales : l’efficacité, le pragmatisme et la proximité.